Affaire 100 jours : Le Ministre de la justice Tunda Ya Kasende scelle le sort de Vital Kamerhe.
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"Pas de liberté provisoire", une immixtion dans les enquêtes en cours qui disculpe ceux qui parlent à tort ou à raison de l'acharnement et instrumentalisation de la justice
Par la Nouvelle Afrique
La sortie médiatique de Célestin Tunda Ya Kasende sur les enquêtes relatives au programme de 100 jours laisse planer le doute sur l’indépendance des juges lorsque de sa bouche, le ministre de la justice prétend que les hommes en toge agissent sous sa coupe.
Sur Top Congo Celestin Tunda Ya Kasende a à la place des juges fait savoir qu’aucune liberté provisoire n’est envisageable à ce stade du dossier. Une affirmation qui, pourtant ne doit qu’émaner des juges qui instruisent le dossier.
Autant dire que le zèle du ministre de garde des sceaux est exceptionnellement excessif jusqu’à offenser l’autonomie absolue reconnue au pouvoir judiciaire. La collaboration avec les juges dont il fait mention fait figure à une instrumentalisation des juges. On dirait bien que le ministre donne des ordres :
« "je n'interfère pas dans le dossier, mais étant donné que la loi prévoit que les magistrats du Parquet soient sous l'autorité du ministre de la Justice. Je suis jaloux de ces dispositions. Je voudrais avoir tous les éléments de différents dossiers pour que nous puissions regarder dans la même vision, moi et les magistrats » a-t-il insisté sur Top Congo.
A la place des juridictions compétences, Célestin Tunda Ya Kasende a dorénavant donné le sort des personnes placées en détention préventive dans le dossier 100 jours, parmi lesquelles, le gros poisson Vital Kamerhe. Quand on saît combien les relations n'ont jamais été au beau fixe entre les deux personnalités qui ont eu à assumer des responsabilités au PPRD, autant dire que Kasende qui laisse entendre qu’il n’y aura aucune liberté provisoire vient de sceller le sort du Dircab.
« On ne peut pas accorder la liberté provisoire" aux personnes qui sont détenues dans le cadre des enquêtes sur l'exécution des travaux du programme d'urgence de 100 jours du Chef de l'Etat » a signifié le ministre de la justice sur Top Congo, pourtant, arrêtés dans la même affaire, le Directeur Général de la Rwabank et celui de Safricas avaient bénéficié de liberté provisoire.
Vital Kamerhe et consorts sont donc avisés. Leur séjour au centre pénitencier de Makala dépendra non seulement de l’argumentaire de la horde d’avocats à leur disposition pour la défense mais aussi et surtout de l’avis délibératoire du ministre de la justice qui ne tolèrerait pas voir un juge s’écarter de ses directives.
Notons qu'en détention depuis le 8 avril dernier, la demande de mise en liberté provisoire du directeur de cabinet de Félix Tshisekedi s'est vu tout simplement rejetée prétextant des indices sérieux de culpabilité qui pèsent sur lui dans la gestion les fonds alloués au programme dit de 100 jours.
La Nouvelle Afrique