POLITIQUE : Les ministres du FCC de plus en plus déloyaux à Kabila ?
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Les propos du président de la République à Londres dimanche 19 janvier font état d’un malaise au sein de la coalition au pouvoir.
Par la Nouvelle Afrique
Décidément Félix Tshisekedi a appris à se démasquer, il a même qualifié l'alliance FCC-CACH "d’accident de l’histoire" et ce, devant un parterre des chevaliers de la plume de radio Vatican peu avant de rendre au sommet UK-Afrique.
Sans nul doute, les dires du Chef de l'Etat sont des indices du climat malsain qui deviennent de plus en plus visibles, surtout lorsqu'il brandit même des menaces sur la dissolution du parlement majoritairement FCC.
« Je n’ai pas besoin de créer une crise en RDC. Mais visiblement il y en a qui veulent me pousser à bout et faire que je puisse dissoudre l’assemblée nationale. S’ils multiplient des crises, ils vont me pousser à cette décision »
Des sources bien informées renseignent que le FCC s’apprête à organiser une riposte médiatique contre cette menace. Pendant ce temps l’opposition fait remarquer les dérives d’interprétation de la constitution qui découlent des propos de Félix Tshisekedi sur la dissolution du parlement. Le professeur Sam Bokolombe Batuli fait remarquer à Tshisekedi que la dissolution du parlement fait suite à une crise institutionnelle et non un malaise entre forces politiques d’une coalition.
« Pas si certain, FATSHI, ça ne relève pas de votre pouvoir discrétionnaire. La crise causale de la dissolution, c’est entre le Gouvernement et l’Assemblée Nationale, pas entre coalisés. Lire article 148 de la Constitution »
En effet l’article 148 de la constitution stipule à son article 148 premier paragraphe que : " En cas de crise persistante entre le Gouvernement et l’Assemblée nationale, le Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des Présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. »
Que dire maintenant du Front Commun pour le Congo dont certains ministres feraient des beaux yeux à Félix Tshisekedi dévoilant des manœuvres de déstabilisation de sa présidence?
Le chef de L’Etat a fait des révélations qui suscitent une introspection au sein de la méga plateforme de Kabila poussant à croire qu'il aurait enfin infiltré son allié à telle enseigne que la loyauté des lieutenants de l’ancien président commence à s’ébranler
« Certains Ministres me disent qu’ils subissent des pressions pour nuire à mes actions. Je ne suis pas au pouvoir par la volonté de quelqu’un. Ceux qui se mettront sur ma route pour combattre mes actions, leur sort c’est stylo rouge !!! Peu importe leur camp politique »
Des propos qui peuvent nuire à la stabilité des institutions estime l’opposant Sam Bokolombe qui y voit une dose de démagogie. Il appelle toutes les parties à exercer à la limite des prérogatives constitutionnelles : « Notre Président s’emballe trop à l’étranger et se révèle démagogue dans ses promesses. Il joue au véritable « ranger » qui ne redoute rien. Il va jusqu’à livrer à l’auditoire les confidences de « ses ministres ». Ce n’est pas bon pour la stabilité des institutions qui requiert que chaque organe joue sa partition conformément à la Constitution. Les équilibres de ce quinquennat sont si précaires qu’il faut de la délicatesse de la part de tous. »
Félix Tshisekedi s’est souvent montré critique à l'endroit de son allié à l’étranger. Aux Etats Unis où il a séjourné en avril 2019 a promis de déboulonner le système dictatorial de Kabila avant d’atténuer ses propos une fois revenu au pays, en vantant les mérites du même Kabila, son prédécesseur.
La Nouvelle Afrique