RDC-OGEFREM : Lancement du Comité National de Facilitation, en abrégé "Comité FAL"

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RDC-OGEFREM : Lancement du Comité National de Facilitation, en abrégé "Comité FAL"

"C'est une des manifestations de la quête de réalisation du mandat du Chef de l’Etat placé sous le crédo du service à la population congolaise". (DG Patient Sayiba)

En effet, c’est maintenant que se matérialise l’initiative qui avait été coulée sous forme de décision n°DG/002/12/2019 du 05 décembre 2019, portant création du Comité national de Facilitation.

La cérémonie de lancement et d’installation de cette structure de l’Office de gestion du fret multimodal OGEFREM s’est déroulée le vendredi 12 mars au Fleuve Congo hôtel à Kinshasa en présence du ministre des Transports et voies de communication, Didier Manzenga Mukanzu, de nombreux opérateurs du secteur des transports  et de l’import/export.

Prenant la parole à cette occasion, le Directeur général de l’OGEFREM, Patient Sayiba Tambwe, a expliqué les motivations étant à la base de la mise en place de ce Comité qui cadre avec les instructions du Conseil des chargeurs africains dont cette entreprise est membre.

 Il a fait savoir que les opérateurs économiques congolais sont constamment confrontés à plusieurs entraves dans le transport de leurs marchandises, particulièrement au niveau des différents postes frontaliers pendant le processus de dédouanement.

Un cadre de concertation et d'échanges

 Pour résoudre cet épineux problème, le DG de l’Ogefrem a indiqué que le Comité national de facilitation se veut un cadre de concertation et d’échanges entre les établissements, services publics, opérateurs économiques et autres intervenants sur la chaine logistique des transports.

La mission qui lui est assignée consistera ainsi à identifier les véritables problèmes qui bloquent le déroulement du commerce, principalement la fluidité du transport du fret, et d’en proposer des pistes de solutions.

Le Comité devra dès lors assurer la coordination et le suivi de la mise en œuvre des mesures destinées à faciliter et à accélérer le transport, le commerce et le transit du fret.
Plus précisément, il est chargé de  mener ou faire mener des études relatives à la facilitation des opérations de transport et de transit;  proposer au Gouvernement des mesures de simplification, de réduction et harmonisation des documents, des procédures et formalités relatives aux opérations de transport, d’importation, d’exportation et de transit; veiller à la conformité des procédures, formalités et documents nationaux avec les conventions et pratiques sous-régionales, régionales et internationales relatives aux opérations de transport, d’importation, d’exportation et de transit; proposer au Gouvernement des mesures destinées à supprimer les barrières physiques et non physiques qui entravent les opérations de transport, d’importation, d’exportation et de transit, et accroissent les coûts et délais d’acheminement des marchandises; formuler des recommandations à l’intention des administrations, des organismes publics, professionnels et privés intervenant dans les opérations de transport, d’exportation et de transit sur les pratiques et méthodes appropriées en vue de faciliter lesdites opérations.

A ce titre, le Comité mènera une lutte permanente contre les barrières physiques, tarifaires et non tarifaires, pendant que l’Ogefrem veillera à l’application du programme d’actions d’Almaty sur le transport de transit des pays en développement sans littoral.

Pour le DG Patient Sayiba, le lancement et l’installation du Comité national de Facilitation marquent un donc tournant décisif dans le domaine aussi bien de la facilitation du commerce que de l’amélioration du climat des affaires en RDC.

Il sied de signaler que les membres de ce Comité proviendront de la présidence de la République, Primature, des Ministère des finances, de l’économie, du Commerce extérieur, Transports et voies de communication, Service d’Hygiène, Quarantaine, des services et entreprises tels que l’ANEP, DGM, DGDA, OCC, SCTP, CVM, SONAS, OGEFREM, FEC, le Comité professionnel des transporteurs maritimes, transitaires et agents maritimes, FEC/Secteur Importation, FEC/Secteur Exportation, le Comité professionnel des transporteurs routiers et ferroviaires, le Comité professionnel des transporteurs aériens, le Comité professionnel des transporteurs fluviaux et lacustres, les Déclarants en douane, COPEMECO, FENAPEC, et enfin, l’Association congolaise des banques.

Le bras séculier de l'état

 Auparavant, le Directeur général s’est longuement étendu sur l’entreprise placée sous sa responsabilité et les missions lui assignées par le gouvernement.

A cet effet, il a, pour dissiper les doutes de nombre d’opérateurs économiques, principalement les importateurs et exportateurs, expliqué que l’Ogefrem joue trois rôles différents:
Celui du bras séculier de l’Etat congolais dans la gestion du fret à l’import comme à l’export du pays, en identifiant non seulement les détails de la marchandise mais aussi les intervenants impliqués à tous les niveaux du processus d’importation et d’exportation.


Il exerce ainsi le pouvoir souverain de l’Etat congolais dans ce domaine. Il y a ensuite le rôle de Conseil des chargeurs de la RDC en accomplissant, d’une part, la mission de tous les Conseils des Chargeurs des pays africains, à savoir l’instauration de l’équilibre dans l’Ordre Maritime Mondial, permettant ainsi à notre pays de participer au transport du fret généré par son commerce extérieur et, d’autre part, à la faveur de l’obligation de la Charte d’Abidjan de 1975 et sur base du Consensus de Washington intervenu en 1995 entre la Banque Mondiale et l'Union des Conseils des Chargeurs Africains.

Dans ce domaine, l’OGEFREM concentre, a dit le DG Sayiba, ses actions sur l'assistance aux chargeurs et à la promotion du commerce extérieur de notre pays. A cela s’ajoutent les  missions consistant à défendre les intérêts des chargeurs face à la toute-puissance des armements; faciliter les échanges commerciaux via des transports multimodaux; promouvoir le commerce extérieur congolais; fournir les informations fiables attenantes au transport du fret et ses dépendances; lutter contre le commerce triangulaire et la fraude douanière; ainsi que des statistiques fiables du commerce extérieur afin d’orienter les chargeurs vers les marchés plus rentables; organiser la gestion des risques de transport de cargaison de bout en bout ; développer des infrastructures et/ou équipements d'appui aux opérations des chargeurs par la construction d'entrepôts sous douane, des centres de groupage, des ports secs et tout autre type de plateforme logistique; étudier les problèmes pratiques et juridiques liés aux installations, opérations et magasins de stockage des ports de transit ainsi que ceux liés au post-acheminement en vue d'y apporter des solutions adéquates, surtout pour les pays semi-enclavés.

En un mot, l’Ogefrem assure la traçabilité et le suivi des marchandises en vue d’en faciliter la prise en charge à l’arrivée et favoriser la baisse des prix à la consommation de manière à accroître le pouvoir d’achat de la population, lequel stimulera à son tour la consommation qui est, a-t-il souligné, le principal moteur des investissements et de la croissance économique de l’Etat.

Conseiller technique du Gouvernement

Par ailleurs, le numéro un du Comité de gestion a explicité le rôle de conseiller technique du gouvernement que joue l’Ogefrem.
A ce titre, l’entreprise qu’il dirige assure également la promotion du commerce extérieur de la RDC. Dans ce cadre, il a rappelé sa contribution dans la réalisation des études et stratégies pour faciliter le déroulement du commerce.

A titre d’exemple, il a mentionné le séminaire de la N’Sele de 1987 ayant conçu le système de Guichet unique en RDC, et l’idée de réduire à 20,  le nombre de services intervenant aux frontières contenu dans  l’Ordre opérationnel aux frontières.

Dans le cadre d’assistance de proximité aux Chargeurs, il a évoqué la construction des parcs à bois et à véhicules à Boma au Kongo Central, ainsi que du port sec de Kasumbalesa, au titre d’infrastructures destinées à fluidifier la chaine des  transports et à faciliter le déroulement du commerce extérieur du pays.
C’est dans cette optique qu’il a placé la cérémonie de lancement et d’installation du Comité national de Facilitation.

À l'en croire, toutes ces stratégies se situent dans le cadre de la position géographique et la forte extraversion de l’économie qui connait une intense activité d’import et export impliquant un nombre relativement élevé d’intervenants dans les actions.

Le fret congolais qui est obligé de transiter par les différents postes frontaliers, fait face à d’énormes défis et met à rude épreuve les activités des opérateurs économiques œuvrant dans le domaine de l’importation et de l’exportation.
Pour illustrer son propos, le Directeur général de l’Ogefrem a cité la multiplicité des services opérant aux frontières, la multitude des formalités et documents à remplir; le nombre élevé des prélèvements opérés; la lenteur dans le déroulement de différents processus administratifs; les interventions des services publics non attitrés;  la barrière linguistique, spécialement pour les anglophones et lusophones; la multiplicité des frais, surtout ceux non repris dans la nomenclature officielle; les barrières physiques et autres postes de péage; la corruption; le non-respect des textes règlementaires etc. C’est pour étudier l’ensemble de ces problèmes que l’Ogefrem a pris l’initiative de mettre en place le Comité national de Facilitation. Celui-ci, a-t-il souligné, n’est pas l’apanage exclusif de l’OGEFREM, mais plutôt un instrument à portée nationale, susceptible d’impacter positivement la compétitivité de l’économie congolaise.

Son meilleur fonctionnement requiert ainsi la participation de toutes les parties prenantes, la coopération entre tous les services présents aux frontières, et l’élaboration d’une feuille de route commune des mesures à suivre en vue des solutions les meilleures aux problèmes qui se posent.

Ce comité est présidé par l’OGEFREM en sa qualité d’établissement public ayant le rôle de syndicat des chargeurs. Les deux vice-présidences seront assurées par les délégués issus des secteurs public et privé. Pour l’accomplissement de ses missions, le Comité FAL dispose d’un secrétariat technique assuré par un délégué venant de l’OGEFREM qui prend également en charge les frais de fonctionnement, sans exclure les contributions et dons en provenance du Gouvernement et d’autres organismes.

Notons qu'une première réunion se tiendra d’ailleurs dans les meilleurs délais pour l’adoption du règlement intérieur fixant les modalités de fonctionnement dudit Comité et, eu égard à ce qui précède, Patient Sayiba a encouragé les parties prenantes du secteur tant public que privé, à s’imprégner de l’importance de ce Comité et à travailler ensemble dans le but de lui permettre d’améliorer la chaine nationale des transports.

La Nouvelle Afrique





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